Pinel, PTZ, taux d’usure… : les mesures de l’État pour lutter contre la crise du logement

Pinel, PTZ, taux d’usure… : les mesures de l’État pour lutter contre la crise du logement

Le lundi 5 juin dernier, Elisabeth Borne présentait les principales mesures destinées à enrayer la crise du logement. Voilà ce qu’il fallait retenir.

Fin du dispositif Pinel en 2024 

L’une des premières mesures n’est pas une surprise puisqu’elle était annoncée depuis quelques mois déjà. Le dispositif Pinel, qui permettait de bénéficier d’une réduction d’impôt lors de l’achat d’un logement neuf, disparaîtra en 2024. Selon le Gouvernement, le dispositif était trop coûteux et pas très efficace. Pour contrebalancer cette suppression, l’État veut plutôt se concentrer sur le “logement locatif intermédiaire” autrement dit des logements bénéficiant de loyers plafonnés sans être des logements sociaux. 

Les zones tendues - où la demande locative est plus forte que l’offre - seront élargies pour aider les locataires à se loger plus facilement. La garantie visale d’Action Logement devrait être elle aussi renforcée puisque le Gouvernement souhaite l’attribuer à 2 millions de personnes d’ici 2027 contre moins d’1 million jusqu’à maintenant.  

Le PTZ prolongé jusqu’en 2027

Faciliter l’accès au crédit immobilier était également l’un des sujets importants qu’Elisabeth Borne devait évoquer. Sur ce point, on note que la révision mensuelle du taux d’usure se poursuivra jusqu’à la fin de l’année 2023. Le prêt à taux zéro ou PTZ, qui devait prendre fin cette année, sera finalement prolongé jusqu’en 2027. Cependant, ses conditions d’attribution changent. Pour en bénéficier, il faudra acheter un logement neuf en zone tendue ou un logement ancien situé dans une zone non tendue avec des rénovations énergétiques à prévoir. De plus, les plafonds de revenus pour accès au bail réel solidaire seront augmentés. 

Pinel, PTZ, taux d'usure

Nouvelle fiscalité pour les meublés 

Même si rien n’est encore fixé, l’État veut remanier la fiscalité des logements meublés et ainsi favoriser les locations longue durée. Ce changement vise directement les plateformes telles qu’Airbnb qui sont dans le viseur d’Olivier Klein, ministre chargé de la ville et du logement. Celui-ci se dit favorable à taxer davantage les locations Airbnb qui plombent le marché pendant les périodes touristiques. 

Un peu de changement pour MaPrimeRénov’ 

Sur la question de la rénovation énergétique, pas de grands changements à prévoir. Le dispositif MaPrimeRénov’ sera renforcé avec 200 000 rénovations attendues pour 2024. 1300 guichets France Rénov devraient être également mis en place et 5000 accompagnateurs Rénov’ seront déployés dans un futur plus ou moins proche. L’idée de restaurer des friches industrielles pour construire des logements a également été évoquée tout comme le rachat par CDC Habitat et Action Logement de 47 000 logements neufs non vendus. Mais aucune décision précise n’a encore été mise sur la table. 

Les professionnels de l’immobilier attendaient beaucoup de l’intervention d’Elisabeth Borne mais la déception est grande. Pour beaucoup, ce n’est pas suffisant au vu de la crise immobilière actuelle. Aucune mesure choc, peu de considération pour les logements sociaux et une vision à court terme, voilà ce qui est notamment reproché à Matignon. Sa réponse : “Ce n'est pas en une fois que l'on résout l'intégralité de la politique du logement”.   

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